Fort d'Aubin-Neufchâteau !

Historique
Le fort d’Aubin-Neufchâteau est un fort d’intervalle (entre Eben-Emael & Battice), il fera partie de la nouvelle ligne de défense définie en 1932 après bien des palabres politiques. Cette ligne de défense dont fait parti le fort d’Aubin-Neufchâteau va couvrir toute la zone intermédiaire entre la frontière et la zone de Liège du Nord-Est (Canal-Albert) au Sud-est (Pépinster).

Le site du fort fut établit au niveau de la route Aix-la-Chapelle – Visée, pour ainsi battre de ses feux
la zone avant du plateau frontalier au Nord-est de Liège.


Les travaux furent réalisés entre avril 1935 et début 1940.

Technique
Le fort est de forme triangulaire et sa superficie est de 30 hectares. Les fossés sont de 15m de large et de 5m de haut. Le casernement principale et l’ensemble de la logistique technique et de vie du fort se trouve à une profondeur approximative de – 40m.


L’artillerie est constitué de

-2 coupoles M34 équipée de 2x c de 75mm montées sur les blocs 1 & 2
 Les blocs sont également équipés de 2 cloches mitrailleuses.

-Bloc BM équipé de 3 mortiers de 81mm.

La défense des fossés (saillants) est constituée d’un

Bloc simple B3 ayant fonction d’entrée principale du fort et de bloc de défense de la rampe d’accès.
avec 1 mitrailleuse MG.08 (sous casemate) + 2 cloches mitrailleuses

Bloc simple C1 avec 1 canon de 47mm (sous casemate)
                          avec 1 mitrailleuse MG.08 (sous casemate)
                          avec 1 FM (sous casemate)
Bloc double C2 avec 2 canons de 47mm (sous casemate)
                          avec 2 mitrailleuse MG.08 (sous casemate)
                          avec 2 FM (sous casemate)

En couverture extérieure (sur l’avant glacis proche de la rampe d’accès), on trouvera
Bloc C3 (bloc spécifique) avec 2x c de 47mm M1936 sous cloches.

En configuration extérieur on trouvera le bloc P, casemate servant d’entré de temps de guerre équipée de deux cloches FM, l’entré est protégé par un FM sous casemate.



Mai 1940
Le fort d’Aubin-Neufchâteau est sous la responsabilité du commandant O.D’Ardenne. L’équipage comprend approximativement 650 hommes du régiment de forteresse de Liège.

Le fort d’Aubin-Neufchâteau est une des composantes du IIIème Groupe d’artillerie de forteresse de liège qui est aux ordres du Major Simon. Le IIIème groupe est composé de la
1^ère  batterie, Fort de Pontisse – Capitaine Pire.
2^ème batterie, Fort de Barchon – Cpt-Commandant Pourbaix.
3^ème batterie, Fort d’Aubin-Neufchâteau – Cpt-Commandant O.D’Ardenne.

 Vers 00h50 le 10 mai 1940, le fort est sur le pied de guerre et la menace d’invasion est confirmée à 02h30.

Vers 06h00, les premiers tirs de barrages sont exécutés. Les premières unités Allemandes arrivent dans le secteur d’Aubin en fin de matinée. Le fort continuera ses tirs d’interdictions pendant une grosse partie de la journée du 10 mai.

Dans la nuit du 10 au 11 mai commence les tirs de saturation sur le fort. C’est également ce 11 mai que commencent les premiers assauts d’infanterie sur le périmètre du fort. Le rythme des bombardements et des assauts sera particulièrement soutenu entre le 16 et 18 mai.

Le 20 mai, n’ayant pas de résultats plus probants sur le fort d’Aubin-Neufchâteau, les allemands exécutent des tirs plus précis sur les coupoles et casemates à l’aide de Pak.36 de 37mm et de Flak.18 de 88mm, ce qui créera de graves dégâts sur l’ensemble des blocs et coupoles. Ce qui aura de fortes répercutions sur la défense du fort. Le bloc C2 sera de ce fait gravement atteint et permettra aux sapeurs d’assauts Allemands de monter sur le massif et de museler les coupoles et les cloches mitrailleuses. Cet assaut sera repoussé par un appui du fort de Battice.

Le 21 mai un assaut plus précis est exécuté en collaboration avec les Ju.87 Stuka, les sapeurs allemands continuent à miner le reste des blocs encore actifs.

Dans le courant de l’après midi du 21 mai 1940 vers 16h00, le fort se rend aux éléments du 344^ème
régiment d’infanterie du Colonel Runge de la 223^ème division d’infanterie Allemande.

Pour la période de fin 1942 au début 1943, les Allemands réaliseront des essais secrets d’artillerie. Les essais consistaient à tester l’efficacité des obus flèche, appelé ‘Obus Rochling’. Le résultat fut d’avoir des impactes qui causèrent d’énormes dégâts dans la partie casernement située à -40m de profondeur.

Aubin-Neufchâteau de nos jours

Rampe d'accès à la poterne d'entrée principale du fort.

 Poterne principale du fort, en arrière plans la casemate pour MG du bloc B3.

Vue de la rampe d'accès par l'intérieur de la poterne.

Bloc B3, vue d'ensemble de la face Ouest. C'est par ce bloc que l'on pénètre dans le fort (entrée de temps de paix).

Bloc B3, Casemate pour MG et phare (dans l'axe de la rampe principale)

Bloc B3, vue de la face Sud avec les dégâts des tirs de Flak.18 de 88mm.

Bloc B2, face Sud

Bloc B2, face Nord.

Bloc B1

Bloc P, vue d'ensemble de la rampe d'accès et du bloc (entrée de temps guerre du fort).

Grille d'entrée du bloc P

Casemate pour FM de l'entrée du bloc P.

Canon At de 47mm provenant du bloc B2 en configuration didactique.

Escalier principale descendant du bloc B3 vers la zone de l'usine à presque -40m de profondeur.

Zone du casernement et vue des dégâts réalisés par les obus 'Rochling'

Zone du casernement ou les dégâts par obus 'Rochling' sont assez impressionnant.

Lien
http://fort-aubin-neufchateau.be/fr/
http://www.fortiff.be/ifb/index.php?page=a1
http://users.skynet.be/jchoet/fort/aubin.htm
http://www.maisondusouvenir.be/fort_aubin_neufchateau.php
http://derelicta.pagesperso-orange.fr/aubin.htm
http://derelicta.pagesperso-orange.fr/aubin3.htm
http://www.clham.org/050072.htm

Remarques ;  La partie supérieure du massif du fort est accessible. Mais seul les parties bétonnées des blocs C1                       
C2 et BM sont visibles. Les coupoles, cloches….etc ne sont plus présentes.

Bibliographie
-La Position fortifier de Liège – Tome N°4 Les Nouveaux Forts, (E.Coenen & F.vernier)
  2001 Edition de Krijger.
-Ceux d’Aubin-Neuchâteau (Historique mai 40) – 1995, Amical des anciens d’Aubin-Neufchâteau
-P.F.L Aubin-Neuchâteau (Technique & Plans) – 1995, Amical des anciens d’Aubin-Neufchâteau

 

   très intéressant  

merci pour ce nouveau reportage sur des blockhaus moins connus (en tout cas moins vu ) que le mur de l atlantique ou la ligne Maginot  

Salut
un grand merci pour ce reportage  

DURANDAL 45 a écrit:

merci pour ce nouveau reportage sur des blockhaus moins connus (en tout cas moins vu ) que le mur de l atlantique ou la ligne Maginot  

Et pourtant, ceux la (de la ceinture de Liège) ont réellement servit à ralentir l'avancée de l'invasion, surtout en 14 (pas celui d'Aubin bien sûr) ,même si pour certains ce n'était pas assez longtemps à leur goût ! 



Beau reportage

  vivement Battice