Para en bretagne : peinture figurine

Tout d’abord, la figurine en résine a été apprêtée avec une couche de peinture enamel gris clair, passée à la bombe Tamiya. Il faut systématiquement passer un apprêt enamel, quelle que soit la sorte de peinture utilisée ensuite pour peindre effectivement le sujet. Cet apprêt couvre une fois pour toutes le matériau de moulage (résine, plastique, métal), et sert de support aux couleurs en permettant de les travailler confortablement, en couches fines sans plus se soucier des transparences à supprimer. Il peut être gris clair, blanc, ou beige, et en principe il est toujours mat (légèrement satiné avec la bombe de blanc Tamiya). On peut très bien également l’appliquer au pinceau, en utilisant de l’Humbrol, mais cela nécessitera au moins deux couches fines entrecoupées d’une nuit de séchage, alors qu’à la bombe on peut passer plusieurs voiles fins successifs au cours de la même séance.

Toutes les couleurs du para sont des acryliques Prince August. Elles sont très pratiques, inodores, se diluant avec de l’eau du robinet, et séchant en quelques minutes ce qui permet d’enchaîner rapidement la réalisation des dégradés clairs-foncés.
Suivant la présentation du nuancier, j’indique en premier la référence PA (numéro compris entre 1 et 220) , suivie de celle qui est propre au fabricant espagnol d’origine, la marque Vallejo (chiffre au-dessus de 700).


Comme pinceau je recommande les petits gris, en tout cas un type prévu pour la technique aquarelle, c’est-à-dire avec une forme lancéolée, bien joufflue, la « sortie » des poils près de la virole devant fournir une bonne contenance d’eau et donc, une réserve de peinture suffisante pour travailler à l’aise dans la durée. Et si la base, ou « sortie », des poils est épaisse, la pointe n’en est pas moins fine et permet un tracé précis. Je dis cela parce que le pinceau doit être adapté au médium employé ; ainsi pour appliquer des huiles, j’emploie une tout autre gamme…


Les acryliques sont toujours diluées généreusement à l’eau, presque à la limite du pouvoir couvrant, dans une consistance laiteuse. Pour un rendu bien mat, la dilution est impérative, autrement le rendu est satiné.
Le séchage étant ultra rapide, on ne pratique pas le fondu (quoiqu’on puisse dans une certaine mesure peindre en vitesse, dans le frais, du clair sur les arêtes…). Les ombres et les lumières sont superposées alternativement sur le fond sec, avec une couleur très diluée, et on attend avec patience que ça sèche complètement avant chaque nouvelle application. Il ne faut pas craindre de faire une multitude de passages, avant d’obtenir enfin un bon contraste qui vous satisfasse : c’est normal avec les acryliques. En travaillant avec des couleurs bien diluées, encore plus pour les ombres et lumières, on évite l’empâtement de la gravure.

A titre d’illustration je vous propose d’étudier les étapes de la réalisation de :
la veste camouflée Denison smock
Fond kaki clair : ocre vert 119/914 + marron jaune 122/922 (ombres- ocre vert)

Camo brun : cuir rouge 136/818 + marron clair 129/929 (ombres- base + marron Royal Navy 146/985 ; éclaircies- base + jaune kaki 120/976)

Camo vert : vert panzer 88/895 + vert olive foncé 83/968 (éclaircies base + ocre vert 119-914)


Pour commencer, on applique le fond beige puis les motifs de camouflage, sans penser à nuancer les teintes. Vous voyez qu’au départ le rendu est assez plat, les détails ne ressortent pas. Comme pour un char, tout le secret réside dans les finitions, qui vont donner au sujet tout son caractère en magnifiant les volumes.
Pour une figurine, ce sont les détails de la gravure qu’il faut s’efforcer de faire ressortir dans cette monotonie tonale initiale.

La première touche va consister à raviver les couleurs brutes en les nuançant par l’application d’ombres et d’éclaircies. Schématiquement, sur une pièce d’habillement, les ombres occupent les creux des plis ; quant aux éclaircies, ou lumières, elles se placent sur les arêtes des plis. Après, on peut tenir compte de l’éclairage ambiant, en imaginant une lumière venant d’en haut (zénitale), et moduler le degré des ombres et des lumières en fonction de ce critère supplémentaire ; mais disons que cela fait partie des techniques avancées, et on ne s’en préoccupera pas pour le moment.

Cette première étape terminée, on a obtenu un contraste intrinsèque des différentes couleurs appliquées. Cependant les volumes du personnage, donnés par la gravure détaillée des effets d’habillement et des équipements, n’apparaissent toujours pas de façon nette.

En conséquence il faut maintenant procéder à une seconde étape de la finition, qui consiste à développer les contrastes structurels de la figurine, à savoir, souligner les coutures de l’uniforme, cerner les boutons, en résumé accentuer toutes les délimitations entre les pièces de tissu composant l’uniforme (contours des poches, des pattes d’épaule, emmanchures et poignées, « queue de castor », cache-boutonnière, doublure apparente au col, etc.).

Pour ce faire, et bien qu’on puisse tout à fait continuer avec les acryliques, je préfère personnellement employer la peinture à l’huile (avec les pinceaux adéquats, et diluée à l’essence de pétrole), avec laquelle j’entretiens une longue complicité qui me permet un travail plus reposé et plus précis. Ça sèche plus lentement, j’ai le temps d’effacer mes erreurs, d’affiner un trait trop épais par essuyage avec un pinceau propre, etc.

En fait je ne réalise que des détails avec les huiles.
Pour l’essentiel, ce sont des soulignements de coutures par des lisérés fin de couleur Raw Umber (Terre d’ombre naturelle) de la marque Winsor&Newton, une sorte de brun foncé un peu verdâtre, qu’on peut reconstituer au besoin avec du marron, du noir et un vert foncé de chez Lefranc (il font peut-être aussi un équivalent d’ailleurs ?) .

Autrement, les insignes également, bien qu’esquissés aux acryliques, sont fignolés aux huiles (blanc, noir, jaune).


Revers du col de veste
Marron beige 135/875 + uniforme japonais 117/923 + jaune désert 125/977

Pantalon
Uniforme anglais 141/921 + marron orange 131/981 + camo allemand brun foncé 150/522

Béret noir
Noir 169/950 + camo allemand brun foncé 150/522 + chair mate 018/955

Webbing vert
Vert réfractaire /890 + uniforme US 84/922 (le vert réfractaire est satiné, et il vaudrait mieux le remplacer par du vert panzer 88 ou autre teinte proche…)

Brodequins
Noir 169/950 + marron mat 140/984 + ombre brûlée 148/941 + marron cuir 138/940
Le dessin des pièces de cuir des brodequins a été repris à l’huile en noir profond (noir de fumée/bougie).


Bois de carabine M1A1
Marron orange 131/981 + marron acajou 139/846 (éclaircies en ocre marron 127/856 et marron clair 129/929)
Le bois d’arme est souligné à l’huile avec de la Terre d’ombre brûlée et de la Terre de sienne brûlée. Au noir bleuté sont repris systématiquement les contours des parties métalliques afin de bien les mettre en valeur.

Bretelle de carabine
Marron kaki 115/988 + ocre vert 119/914

Voilà cette fois c'est terminé.

Bonnes figurines tout le monde

Salut...

Merci pour ces explications très claires et précises.
Et merci de nous faire partager ta technique de peinture.

On n'a plus qu'à se mettre à nos pinceaux, et essayer d'en faire quelque chose.

Que dire d'autre...

Amicalement

Pas de quoi Jérôme

Si ça peut aider un peu, c'est le principal. :D

A bientôt :salut:

comme d'habitude

et toujours aussi sympa de nous faire partager ta technique



:salut:
Bilou

Il a du métier le bonhomme !!!

Merci pour tes explications très instructives.

Dis donc quel savoir-faire merci beaucoup
a+

salut

en effet çà ç'est de l'explication !

merci Didier

Juste une petite question :
Les éclaircies et les ombres sont faites comment ?
en mélangent la peinture de base avec du noir pour les ombres et du blanc pour les éclmaircies? faut il ensuite dilué cette peinture ?????

de ma petite expérience en figurine, les spécialistes attesteront ou pas, pour eclaircir tu peux utiliser aussi une couleur, du genre beige ou jaunatre ajoutée a ta couleur de base qui permet d'éclaircir plus subtilement que du blanc.

Ta peinture de base doit être assez liquide, tu l'éclaircie ou l'ombre au fur et a mesure et, tu les appliques par voiles successifs.

salut
Bilou

très très bien,felicitation pour laisser autant de temps aux explications et aux photos .j espère que les nouveaux venus apprécierons cela a juste titre et serons s en servir .

je ne sais pas pour vous mais moi je ne vois pas les images et c'est domage car jauré bien voulus les voir pour mapprendre

luk3 a écrit:

je ne sais pas pour vous mais moi je ne vois pas les images et c'est domage car jauré bien voulus les voir pour mapprendre

Bonjour luk3

adresse une demande à Bilou sur MP

il dispose d'une copie du tuto sur word

c'est expliqué sur ce post

https://maquette-garden.forumactif.com/viewtopic.forum?t=4220

Merci pour l'info didier!

salut Didier,
très beau boulot, moi qui suis novice en figurines, ces explications plus que complètes vont certainement me servir

je ne vois aucune photo

Voilà, j'ai remis les photos

Tout d’abord, la figurine en résine a été apprêtée avec une couche de peinture enamel gris clair, passée à la bombe Tamiya. Il faut systématiquement passer un apprêt enamel, quelle que soit la sorte de peinture utilisée ensuite pour peindre effectivement le sujet. Cet apprêt couvre une fois pour toutes le matériau de moulage (résine, plastique, métal), et sert de support aux couleurs en permettant de les travailler confortablement, en couches fines sans plus se soucier des transparences à supprimer. Il peut être gris clair, blanc, ou beige, et en principe il est toujours mat (légèrement satiné avec la bombe de blanc Tamiya). On peut très bien également l’appliquer au pinceau, en utilisant de l’Humbrol, mais cela nécessitera au moins deux couches fines entrecoupées d’une nuit de séchage, alors qu’à la bombe on peut passer plusieurs voiles fins successifs au cours de la même séance.

Toutes les couleurs du para sont des acryliques Prince August. Elles sont très pratiques, inodores, se diluant avec de l’eau du robinet, et séchant en quelques minutes ce qui permet d’enchaîner rapidement la réalisation des dégradés clairs-foncés.
Suivant la présentation du nuancier, j’indique en premier la référence PA (numéro compris entre 1 et 220) , suivie de celle qui est propre au fabricant espagnol d’origine, la marque Vallejo (chiffre au-dessus de 700).



Comme pinceau je recommande les petits gris, en tout cas un type prévu pour la technique aquarelle, c’est-à-dire avec une forme lancéolée, bien joufflue, la « sortie » des poils près de la virole devant fournir une bonne contenance d’eau et donc, une réserve de peinture suffisante pour travailler à l’aise dans la durée. Et si la base, ou « sortie », des poils est épaisse, la pointe n’en est pas moins fine et permet un tracé précis. Je dis cela parce que le pinceau doit être adapté au médium employé ; ainsi pour appliquer des huiles, j’emploie une tout autre gamme…



Les acryliques sont toujours diluées généreusement à l’eau, presque à la limite du pouvoir couvrant, dans une consistance laiteuse. Pour un rendu bien mat, la dilution est impérative, autrement le rendu est satiné.
Le séchage étant ultra rapide, on ne pratique pas le fondu (quoiqu’on puisse dans une certaine mesure peindre en vitesse, dans le frais, du clair sur les arêtes…). Les ombres et les lumières sont superposées alternativement sur le fond sec, avec une couleur très diluée, et on attend avec patience que ça sèche complètement avant chaque nouvelle application. Il ne faut pas craindre de faire une multitude de passages, avant d’obtenir enfin un bon contraste qui vous satisfasse : c’est normal avec les acryliques. En travaillant avec des couleurs bien diluées, encore plus pour les ombres et lumières, on évite l’empâtement de la gravure.

A titre d’illustration je vous propose d’étudier les étapes de la réalisation de :
la veste camouflée Denison smock
Fond kaki clair : ocre vert 119/914 + marron jaune 122/922 (ombres- ocre vert)

Camo brun : cuir rouge 136/818 + marron clair 129/929 (ombres- base + marron Royal Navy 146/985 ; éclaircies- base + jaune kaki 120/976)

Camo vert : vert panzer 88/895 + vert olive foncé 83/968 (éclaircies base + ocre vert 119-914)



Pour commencer, on applique le fond beige puis les motifs de camouflage, sans penser à nuancer les teintes. Vous voyez qu’au départ le rendu est assez plat, les détails ne ressortent pas. Comme pour un char, tout le secret réside dans les finitions, qui vont donner au sujet tout son caractère en magnifiant les volumes.
Pour une figurine, ce sont les détails de la gravure qu’il faut s’efforcer de faire ressortir dans cette monotonie tonale initiale.



La première touche va consister à raviver les couleurs brutes en les nuançant par l’application d’ombres et d’éclaircies. Schématiquement, sur une pièce d’habillement, les ombres occupent les creux des plis ; quant aux éclaircies, ou lumières, elles se placent sur les arêtes des plis. Après, on peut tenir compte de l’éclairage ambiant, en imaginant une lumière venant d’en haut (zénitale), et moduler le degré des ombres et des lumières en fonction de ce critère supplémentaire ; mais disons que cela fait partie des techniques avancées, et on ne s’en préoccupera pas pour le moment.



Cette première étape terminée, on a obtenu un contraste intrinsèque des différentes couleurs appliquées. Cependant les volumes du personnage, donnés par la gravure détaillée des effets d’habillement et des équipements, n’apparaissent toujours pas de façon nette.

En conséquence il faut maintenant procéder à une seconde étape de la finition, qui consiste à développer les contrastes structurels de la figurine, à savoir, souligner les coutures de l’uniforme, cerner les boutons, en résumé accentuer toutes les délimitations entre les pièces de tissu composant l’uniforme (contours des poches, des pattes d’épaule, emmanchures et poignées, « queue de castor », cache-boutonnière, doublure apparente au col, etc.).

Pour ce faire, et bien qu’on puisse tout à fait continuer avec les acryliques, je préfère personnellement employer la peinture à l’huile (avec les pinceaux adéquats, et diluée à l’essence de pétrole), avec laquelle j’entretiens une longue complicité qui me permet un travail plus reposé et plus précis. Ça sèche plus lentement, j’ai le temps d’effacer mes erreurs, d’affiner un trait trop épais par essuyage avec un pinceau propre, etc.

En fait je ne réalise que des détails avec les huiles.
Pour l’essentiel, ce sont des soulignements de coutures par des lisérés fin de couleur Raw Umber (Terre d’ombre naturelle) de la marque Winsor&Newton, une sorte de brun foncé un peu verdâtre, qu’on peut reconstituer au besoin avec du marron, du noir et un vert foncé de chez Lefranc (il font peut-être aussi un équivalent d’ailleurs ?) .

Autrement, les insignes également, bien qu’esquissés aux acryliques, sont fignolés aux huiles (blanc, noir, jaune).



Revers du col de veste
Marron beige 135/875 + uniforme japonais 117/923 + jaune désert 125/977

Pantalon
Uniforme anglais 141/921 + marron orange 131/981 + camo allemand brun foncé 150/522

Béret noir
Noir 169/950 + camo allemand brun foncé 150/522 + chair mate 018/955

Webbing vert
Vert réfractaire /890 + uniforme US 84/922 (le vert réfractaire est satiné, et il vaudrait mieux le remplacer par du vert panzer 88 ou autre teinte proche…)



Brodequins
Noir 169/950 + marron mat 140/984 + ombre brûlée 148/941 + marron cuir 138/940
Le dessin des pièces de cuir des brodequins a été repris à l’huile en noir profond (noir de fumée/bougie).



Bois de carabine M1A1
Marron orange 131/981 + marron acajou 139/846 (éclaircies en ocre marron 127/856 et marron clair 129/929)
Le bois d’arme est souligné à l’huile avec de la Terre d’ombre brûlée et de la Terre de sienne brûlée. Au noir bleuté sont repris systématiquement les contours des parties métalliques afin de bien les mettre en valeur.

Bretelle de carabine
Marron kaki 115/988 + ocre vert 119/914

Voilà cette fois c'est terminé.

Bonnes figurines tout le monde

celles-là je les vois, joliment peint manque plus qu'un petit vieillissement et il sera nickel