Un large extrait de mon article historique dans Minitracks n°"j'ai la flemme de chercher" :
"Le
ausf A est envisagé en février 1943, l’amélioration porte sur une nouvelle tourelle, et surtout sur un nouveau système de traverse : la vitesse dépend du régime moteur, et le temps passe de 60s pour le D à un minimum de 18 pour le A. La tourelle ressemble quand même beaucoup à la précédente ! Le tourelleau forgé se révèle trop coûteux à fabriquer et on opte pour un modèle coulé plus épais en remplacement. Le chargeur reçoit un épiscope mais le système de pointage reste dans un premier temps binoculaire. Le joint entre la plaque avant et les flancs de tourelle est différent, mais le détail ne saute pas aux yeux ! La production commence en septembre, cependant les tout premiers ont toujours le tourelleau cylindrique, sans doute pour simplifier l’interprétation des photos aux maquettistes. Jusqu’en décembre 1943, les principales modifications sont adoptées petit à petit sur les chaînes, avec un viseur monoculaire (et donc un seul trou dans le bouclier, à gauche), un masque blindé pour la mitrailleuse de caisse à partir de novembre (la Kugelblende 80, créée pour le Panther II) et donc l’abandon d’un épiscope au-dessus du mitrailleur-radio ; et enfin l’abandon des tapes de tir de tourelle car on a adopté le Nahverteidigungswaffe « arme de protection rapprochée » (mais la production ne suit pas et il ne sera monté qu’à partir de mars 1944). Moins visible, la soudure du toit de caisse n’est plus imbriquée mais rectiligne à partir de décembre 1943 (mais on verra encore l’ancienne découpe jusqu’en juillet 1944 !).
Les autres modifications sont cosmétiques, mais variées : en janvier 1944, il apparaît 2 « branchements » sur l’échappement gauche pour refroidir le pot de ce côté (il n’est plus ventilé quand on utilise le système de chauffage du compartiment de combat). Il n’y en aura jamais sur l’échappement droit car le branchement du chauffage n’est installé qu’à gauche ! A la même époque, on installe un crochet d’attelage sur l’écoutille de visite du moteur à l’arrière, et le cric est changé (de 15t à 20t de capacité) et déplacé.
La production du ausf A a été confiée à MAN, DB, MNH et Demag (Henschel s’occupe de celle du Bergepanther) et elle a atteint de septembre 1943 à juillet 1944 environ 2 200 exemplaires (il manque les chiffres de Demag, qui n’en a produit qu’une cinquantaine de septembre 1943 à janvier 1944). Noter que le passage au G s’effectue de façon séquentielle (mars chez MAN, mai chez DB et juillet chez MNH).
Le dernier modèle de série est le
ausf G, les efforts portant cette fois sur la caisse (dérivée des études faites pour le Panther II) puisque la nouvelle tourelle a donné naissance au ausf A comme je l’ai dit. Les études datent de mai 1943, et on cherche à simplifier la production : les flancs supérieurs sont en une pièce et s’ils sont géométriquement moins inclinés, ils sont plus épais de 10 mm (50mm donc) pour compenser. L’augmentation de poids est évitée par amincissement du bas de caisse avant (de 60 à 50mm, le glacis reste inchangé à 80mm) et du plancher (de 30 à 25). Un effet bénéfique est que le Panther ausf G ne fait plus appel qu’à 5 épaisseurs différentes de blindage. Les commandes portent sur un total de 2 650 mais 2 963 sont livrés du fait du retard du ausf F (je ne détaillerai pas ce dernier car il ne semble pas avoir été utilisé en combat). La forme des grilles de ventilation est changée, et elle reprend celle utilisée sur le Jagdpanther. Les modifications externes sont les suivantes : en juin 1944, des nouvelles sorties blindées de pot d’échappement soudées et des tôles pour masquer les tuyaux la nuit (visibles car souvent portés au rouge), des filetages-supports de grue démontable sur le toit de tourelle, une poignée sur la trappe d’évacuation arrière de tourelle ; en juillet, un pare-pluie sur le périscope du pilote ; en août, un pare-débris en tôle pliée sur le haut du bouclier, qui reçoit (enfin !) une mentonnière en septembre pour arrêter les obus qui sont parfois déviés vers le toit de caisse, beaucoup moins épais (ce défaut de conception a été signalé dès juillet 1943 !!!). En septembre toujours, il apparaît chez quelques exemplaires de MAN des roues à bandage caoutchouc déplacé (la bande de roulement est métallique, à l’image des roues adoptées pour les Tigre I fin de production et le Tigre II) mais cette modification n’est pas adoptée en série et on ne reverra ces roues qu’en dernière position sur des modèles là encore de MAN en mars et avril 1945. En octobre, la boîte de vitesses est enfin améliorée de façon sensible, mais des problèmes subsisteront jusqu’à la fin de la guerre. Une poulie de renvoi « autonettoyante » (et plus grande) est adoptée en octobre. Un nouvel échappement (souvent complété d’un cache-flammes) apparaît à ce moment, en parallèle avec un vrai système de chauffage. Celui-ci prend extérieurement la forme d’une grille de sortie d’air rehaussée à gauche. En octobre toujours, il apparaît les supports de dispositif de détection des gaz sur les coins de toit de tourelle. En janvier 1945, la circulaire pour mitrailleuse antiaérienne est abandonnée sur le tourelleau. En mars, on soude des anneaux pour fixer des branchages ou des filins d’accrochage, sur les flancs de tourelle (et même sur les schuertzen d’après une photo). De même, les schürtzen extrêmes auraient été découpés en arrondi à leur angle inférieur externe (pour moins s’accrocher aux obstacles ?)."
Profitez-en, c'est ma tournée !
PS : traduction/adaptation de la bonne littérature anglosaxonne, notamment Jentz et Doyle.
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